Événement : Michel Zaccour, un homme du Liban

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Le mardi 29 novembre 2011, le Collège Saint-Grégoire rendait hommage à Michel Zaccour en présence de plusieurs personnalités. Cet homme qui fut député, ministre et journaliste, a su, grâce à sa plume, défendre le Liban et revendiquer son indépendance.

Plusieurs allocutions ont été prononcées, mettant l'accent sur le rôle important mais néanmoins discret de ce grand homme du Liban.

Les élèves du Collège ont participé à l'évènement en présentant des saynètes, des chants et un zajal très applaudi par l'assistance. La cérémonie fut clôturée par la signature du livre de Me Alexandre Najjar « Michel Zaccour, l'enfant rebelle » et par la visite d'une exposition préparée par la famille de Michel Zaccour et par les élèves du Collège Saint-Grégoire.

Mot du P. Bruno Sion, recteur du Collège

Votre Excellence,

Mesdames, Messieurs, Chers Collègues, Chers parents, chers élèves,

Le Collège Saint-Grégoire a établi une heureuse tradition : fêter l'indépendance en honorant la mémoire d'un des grands hommes de la République libanaise. Cette année, c'est Michel Zaccour, après le Président Riad el Solh et le Président Béchara el Khoury. Michel Zaccour n'a pas eu le temps d'acquérir la grandeur de ces deux grands, de ces deux géants - la mort le prit trop tôt - mais il en avait l'étoffe.

Accrochés par le titre de l'ouvrage que lui a consacré notre orateur, Me Alexandre Najjar, « Michel Zaccour, le rebelle », arrêtons-nous quelques instants sur la figure du rebelle. Quand on dit d'un élève qu'il est rebelle, ce n'est pas un compliment. Il refuse le règlement ; il est indocile, insoumis, indiscipliné ; il désobéit : bref, il est rebelle. Ce n'est pas un compliment, mais cela n'empêche pas un peu d'admiration. Ils sont insupportables, mais ils sont indispensables. Il faut des rebelles. Ils ne supportent pas l'injustice, ils dénoncent le moindre abus de pouvoir, le moindre manque de respect, le moindre à-peu-près, le moindre « à la libanaise ». Les rebelles sont des em...bêteurs, mais aussi des empêcheurs d'erreurs [pour illustrer mon propos, je n'oserais donner pour exemple un autre 'Michel le rebelle' contemporain - pas celui de Baabda].

Heureusement dans le programme de cette tradition du Collège Saint-Grégoire pour l'Indépendance, il y a la participation des enfants. Nulle cérémonie d'hommage n'a une telle fraîcheur, une telle vie, grâce aux danses, aux chants, aux dessins de nos élèves, qui viennent heureusement équilibrer les hommages empesés et les savantes conférences.

Remercions tous ceux qui ont rendu cette cérémonie possible : la famille de Michel Zaccour réunie autour de son fils Makram, les savants conférenciers, Alexandre Najjar, Salah Honein, mais aussi tout le Collège Saint Grégoire : directrice déléguée, professeurs, élèves, administration qui se sont tant donnés pour la préparation. Et tout particulièrement Mme Leyla el Solh el Hamadé toujours chez elle en cet amphithéâtre Riad Solh.

Vive le Collège Saint-Grégoire, vive la mémoire de Michel Zaccour, et vive le Liban.

Mot de Mme Christiane Tuéni,
Directeur délégué du Collège Saint-Grégoire

Excellences,

Révérends Pères,

Mesdames, Messieurs,

Nous voici rassemblés au Collège Saint-Grégoire, pour la 3^e année consécutive.  Rassemblés, précisément dans cet auditorium Riad el Solh, offert par la fondation Al Walid Bin Talal grâce au dévouement de son Excellence Mme Leyla El Solh Hamadé. Cet auditorium, inauguré en juin 2008, a été placé d'emblée comme un espace au service de l'Art et de la liberté d'expression.

Dans le cadre de ses conférences sur « les grands hommes du Liban » et en partenariat avec le Centre Sportif, Culturel et Social du Collège Notre-Dame de Jamhour, le Collège Saint-Grégoire, après l'hommage à Riad el Solh en 2009 et à Bechara el Khoury en 2010, a l'honneur de témoigner cette année d'une figure historique, audacieuse et courageuse, engagée au service de sa patrie. Un homme du courage et de la liberté, du droit et de la constitution. Oui, le Collège rend aujourd'hui un hommage mérité à Michel Zaccour.

Pourquoi Michel Zaccour aujourd'hui et précisément dans cet Auditorium Riad el Solh ? Qui est cet homme rentré discrètement dans l'histoire du Liban ? Journaliste ou homme d'État, enfant terrible ou homme de cœur ? Ce sont nos conférenciers de ce soir, Me Alexandre Najjar et Me Salah Honein, qui porteront tout à l'heure un regard croisé sur « le journaliste et l'homme d'État » que fut Michel Zaccour. Une figure dont les manuels scolaires, 74 ans après sa disparition, n'ont toujours pas raconté le rôle qu'elle joua, l'action qu'elle entreprit et l'engagement qu'elle porta en faveur du Liban.

Avec l'audace de la liberté et l'élégance des propos, ce héros de l'ombre ne cessa d'œuvrer pour l'indépendance de sa nation. Sans trêve, il lutta, par le verbe, contre tous ceux qui pouvaient menacer la souveraineté du Liban. A l'instar de ses contemporains, Riad el Solh, Bechara el Khoury et bien d'autres, Michel Zaccour fut un représentant flamboyant d'une époque bien fragile, un homme dont la vision politique, si elle avait vécu un peu plus longtemps, aurait changé favorablement le destin de notre peuple.

Merci Maître Najjar. Merci pour cet « Enfant terrible », un livre que vous avez si bien écrit afin de nous faire connaître cet homme hors pair.

Merci Maître Honein d'avoir accepté de venir témoigner devant notre auditoire de cet homme que la mémoire du Liban retient timidement.

Enfin, Merci au Père Recteur, le Père Bruno Sion, qui a décidé de cette cérémonie. C'est bien lui qui est à l'origine du choix de cette personnalité de l'ombre que nos élèves tenteront, en mêlant l'histoire à l'art, de rappeler ce soir, à notre souvenir.

C'est la chorale du Collège qui vient de chanter l'hymne national, sous la direction de M. Kamal Moukarzel, professeur de chant.

Ce sont des élèves de la 6^e 1 et 2 qui représenteront aussi sur scène, guidés par leurs professeurs de théâtre Mme Lamia el Khatib et M. Mike Ayvasian, des figures de la symbolique de la condamnation et de la résistance.

Ils seront suivis de leurs aînés, les 4^e et les 3^e qui se lanceront dans un zajal écrit par leur professeur d'arabe, Mlle Joséphine Saba.

Enfin, ce sont les 9^e qui élèveront leur voix libres, sous la direction de leur professeur de chant, Mme Arije Lamah !

Sensibilisés à l'histoire complexe de leur pays, nos élèves, du préscolaire à la 3^e, ont préparé une petite exposition que vous aurez l'amabilité de visiter... Cette exposition est venue se juxtaposer à celle préparée par la famille de Michel Zaccour que je remercie pour sa présence, son aide et sa précieuse collaboration à la réussite de notre événement.

Quant aux Pin's, c'est Mlle Carla Tchilinguirian, professeur des Arts Plastiques qui les a confectionnés pour qu'on les épingle à nos vestes.

Merci à tous ceux qui ont contribué à la mise en place de notre cérémonie et soyez tous les bienvenus.